Zazen : la méditation du Bouddha à Paris

Quelle drôle d’idée de s’asseoir pendant une heure face au mur, sans bouger, et dans le silence le plus total ! Zazen est pourtant la pratique originelle du Bouddha.

Transmise d’Inde en Chine par maître Bodhidharma, de Chine au Japon par maître Dogen,  du Japon en Europe par maître Taisen Deshimaru, la posture de zazen est aujourd’hui pratiquée par la sangha de maître Kosen dont dépend Zen Paris.

Dans la voie du Bouddha, il n’y a rien à chercher ni à obtenir. S’il y a quelque chose à obtenir, quelle que soit notre pratique, cela n’a rien à voir avec la voie du Bouddha. S’il n’y a rien à obtenir, c’est la voie du Bouddha.Kodo Sawaki, bit.ly/to-you-sawaki
Tous·tes les maîtres de l’école soto le répètent à l’envi : le zen, c’est zazen. En dehors de la posture qui actualise en chacun·e son état de bouddha originel, tout ce qui se réclame du « zen » est au mieux une aide temporaire. Au pire, un miroir aux alouettes, qui renforce nos illusions. Que l’on soit débutant ou ancien, dans la pratique, il faut sans cesse la réactualiser. C’est comme prendre des repas tous les jours, et non une seule fois dans sa vie.

Zazen, une posture d’assise

Pour prendre la posture de zazen, asseyez-vous en posture du lotus ou du demi-lotus. Un coussin de méditation, le zafu, surélève votre bassin. Poussez fermement le sol avec vos deux genoux.

Le bassin basculé vers l’avant permet un appui ferme sur les ischions. Le dos se positionne verticalement à partir de la troisième vertèbre lombaire. Rentrez légèrement le menton. Tendez la nuque avec souplesse. Poussez le ciel avec le sommet de la tête.

La main gauche repose sur la main droite, elle-même posée sur la plante des pieds (en position de lotus complet) ou sur le haut des cuisses (en demi-lotus ou en tailleur). Le tranchant des mains est en contact avec l’abdomen. Les pouces se touchent délicatement. Ainsi posées, les deux mains forment un bel oval autour du hara.
Les épaules se relâchent.

zazen
Patrick en train d’expliquer la posture de zazen à des débutant·e·s

Gardez les yeux ouverts, mi-clos. Déposez votre regard à 45 degrés vers le sol. Assurez-vous que vos dents se touchent délicatement. Laissez votre langue toucher légèrement le palais. Détendez les mâchoires.

L’ancrage au sol, le redressement de tout le corps et le relâchement des tensions induisent une respiration lente, douce et profonde. Dans une parfaite immobilité, tournez votre attention vers l’intérieur. Suivez votre respiration. Sans les rejeter ni les suivre, laissez passer vos pensées.

Ne recherchez pas un état spécial. Contentez-vous de vous harmoniser avec les rythmes naturels. Simplement, naturellement, automatiquement.